Archives pour la catégorie Dommage…

Canada

canadaDans les années 60, les parents du jeune Dell se mettent en tête de braquer une banque pour sortir de leurs difficultés financières. Cette idée, pour le moins tordue, va être le coup de pouce qui va irrémédiablement bousculer le destin de Dell et de sa sœur. Les parents incarcérés, les enfants vont suivre des chemins différents et divergents, pour ne se retrouver qu’à la toute fin du roman.

J’attendais beaucoup de cette histoire, après avoir lu plusieurs critiques très élogieuses. Le parti pris de l’auteur, qui refuse de recourir à tout suspens, toute forme de tension, m’a semblé vider l’histoire de toute son énergie. Ce choix narratif qui consiste à annoncer d’abord ce qui s’est produit puis à remonter le fil pour décrire, avec force détails, comment tout s’est enchainé, a très vite suscité mon ennui. J’ai décroché, tout simplement… Comme il s’agissait de la version audio, j’ai fini une plage de lecture… et je n’ai jamais éprouvé l’envie de reprendre, devenue totalement indifférente au sort de Dell et des siens. Le lecteur, Thibault de Montalembert, ne peut pas, avec ce texte, donner la pleine mesure de ses talents. Dommage!

Canada, Richard Ford, Audiolib, 2014

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes est le troisième roman de Khaled Hosseini.

ainsi résonne

Il débute par la séparation traumatisante de deux enfants, un frère et une sœur. Dans l’Afghanistan rural des années 40, Saboor a bien du mal à faire subsister toute sa famille. Il décide de vendre la petite Pari, trois ans, aux Wadhati, un riche couple qui vit à Kaboul, tandis qu’Abdullah, son fils ainé reste avec lui.

 De cette décision découle toute la suite du livre, car ce choix va peser lourdement sur les destins des uns et des autres.

Balayant plus de cinquante ans de l’histoire de l’Afghanistan, ce livre aurait pu me passionner, mais sa structure kaléidoscopique, faisant intervenir tour à tour maints personnages a fini par me lasser. Les points de vue alternent, se superposent, s’éclatent. Le va-et-vient temporel finir par donner le tournis. Les personnages sont ébauchés, mais jamais suffisamment développés pour qu’on s’y attache. Certains apparaissent et on se demande ce qu’ils viennent faire là…

Au final, ce livre apparait comme un grand fourre-tout qui brasse allègrement histoires de famille, histoire d’un pays, thèmes en vrac. L’auteur multiplie les chapitres et les détails sans que cela enrichisse forcément l’histoire, bien au contraire. On finit par se perdre dans les méandres de ces vies et par n’y plus trouver aucun intérêt. Si je n’avais pas écouté ce livre dans le cadre du prix Audiolib, j’aurais interrompu ma lecture à mi-course, sans regrets…

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Khaled Hosseini, Audiolib. 

Au revoir là-haut!

au rvoirNovembre 1918. Dans les tranchées, on ne parle que de l’armistice qui doit bientôt être signée et l’on essaie de se maintenir en vie jusque là… Mais sur la cote 113, un militaire avide de prestige lance une dernière attaque. Elle scellera pour longtemps le destin de trois hommes : le capitaine d’Aulnay-Pradelle, les soldats Albert Maillard et Edouard Péricourt.

Une fois la guerre terminée, le capitaine tire son épingle du jeu et n’hésite pas à profiter de toutes les opportunités qu’offre la situation chaotique de l’après-guerre pour s’enrichir. Albert et Edouard, eux, ont tout perdu. Ces rescapés des tranchées – Edouard fait partie des gueules cassées – comprennent que le pays ne veut plus d’eux. L’Etat préfère glorifier ses morts qu’assurer des conditions de vie acceptables pour les soldats qui se sont battus pour leur pays.

Ensemble, ils décident alors de monter une arnaque de grande envergure. C’est sans doute leur manière de défier cette société qui les trouve bien encombrants, voire dérangeants. Mais la France ne plaisante pas avec ses morts…

Voilà en quelques lignes le résumé du dernier roman de Pierre Lemaître qui a obtenu le Prix Goncourt. Je dois avouer que le plaisir de la lecture a été terni par un certain ennui. Il m’a fallu arriver à la moitié du livre pour m’intéresser plus franchement à l’histoire. Le développement m’a paru pesant et la fin ne m’a pas convaincue. J’aurais aimé un récit plus nerveux, à l’image des précédents romans de l’auteur. Là, on a de la boue (des tranchées?) plein les bottes et du mal à s’intéresser aux destinées des uns et des autres. Bien sûr, il y a du cynisme et de la satire. Peut-être même n’y a t-il que ça, dans cette histoire bien noire. Au point que le personnage de Pradelle en devient parfois caricatural…

L’auteur épingle cet Etat qui préfère le silence des morts aux cris de douleur des vivants. Il montre l’envers du décor d’un après-guerre anarchique où les vétérans font tache. Je n’ai pas été totalement emportée.

Sandrine a été encore moins convaincue que moi. Mais les avis très positifs abondent…

Au revoir là-haut, Pierre Lemaître, Audiolib.

Nue

Sobre, splendide, élégant, aérien, d’une grâce limpide…

Tels sont les qualificatifs que certains critiques autorisés ont utilisés à propos de ce livre. Loin de moi l’idée de remettre en cause leur appréciation de ce roman, quatrième volet qui clôt le « cycle de Marie » de Jean-Philippe Toussaint. C’est sans doute un très bon roman, mais je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire.

9782356417053-T (1)Si j’ai trouvé l’écriture de l’auteur ciselée et d’une grande élégance, le récit m’a laissée de marbre. Audiolib a fait le choix de faire lire cette histoire par Jean-Philippe Toussaint lui-même. J’ai trouvé cela dommage car il adopte un ton neutre, sans inflexion qui aplatit littéralement le texte.

Les caprices et l’égoïsme de Marie m’ont arraché des soupirs d’agacement, la complaisance du narrateur pour ses bobos au cœur des soupirs d’ennui. L’avantage, c’est que mes alvéoles pulmonaires ont bien travaillé pendant cette écoute!

Vous l’avez compris : c’était un rendez-vous raté pour moi. Dommage!

Nue, Jean-Philippe Toussaint, Les éditions de Minuit, Audiolib.

Docteur Sleep

docteur sleepDans Docteur Sleep, Stephen King reprend le personnage du petit garçon de Shining, Dany Torrance. Celui-ci est désormais adulte, mais, poursuivi par les images horribles que ses facultés extra-sensorielles lui font percevoir, il a sombré dans l’alcoolisme. Un épisode particulièrement déplorable lui fait prendre conscience de la honte et de la culpabilité qui l’habitent. Il prend la route et décide d’arrêter la boisson.

Il s’installe dans une petite ville, trouve du travail et s’inscrit aux Alcooliques Anonymes.  Peu à peu, il retrouve un certain équilibre et se fait des amis. Son pouvoir particulier lui permet d’aider les mourants à passer dans l’au-delà, d’où le surnom de Docteur Sleep.

Un jour, il est contacté « en esprit » par une petite fille nommée Abra. Comme lui, elle a le « don », c’est à dire des pouvoirs surnaturels. (La description de ces dons et de la réaction des parents de l’enfant donne lieu à quelques scènes comiques.) Ensemble, ils vont lutter contre un groupe de personnes – Le Nœud Vrai – qui, sous les traits d’un groupe d’Américain moyens circulant en campings-cars – sillonne les Etats-Unis, à la recherche d’enfants possédant le « don ». 

Quand les membres du Nœud Vrai flairent l’odeur d’Abra, une fillette aux pouvoirs exceptionnels, ils n’ont plus qu’une idée en tête : la débusquer à tout prix et s’en emparer. Heureusement, Abra n’est pas seule : Dany est là, prêt à l’aider. Car tous les deux ont compris qu’ils ne sont pas liés que par les liens de l’esprit.

Je ne peux pas dire que j’ai écouté cette histoire avec déplaisir. Le lecteur, Julien Châtelet, sait parfaitement se mettre dans la peau de Dany Torrance. Je ne peux pas dire non plus que ce livre fera date dans ma vie de lectrice. Je ne suis pas une adepte du surnaturel.

J’ai vu dans Docteur Sleep une sorte d’allégorie de l’Amérique contemporaine, l’ancienne génération pompant littéralement l’énergie des plus jeunes (je songe aux ex-soixante-huitards qui ne veulent rien lâcher et demeurent aux postes stratégiques par exemple…), un pays malade de son obsession de la jeunesse. Un pays où nombre d’enfants disparaissent aussi chaque année et qu’on ne retrouve jamais…

J’ai trouvé l’histoire un peu longuette et la fin grand-guignolesque et attendue, typique du happy-ending à l’américaine.

Bref un avis mitigé, sans grand enthousiasme. Un peu tiède…

Les billets de : Sylire, Enna, Sandrine, Leiloona, Saxaoul, Mrs B, Sophie, Valérie.

Docteur Sleep, Stephen King, Audiolib, lu par Julien Châtelet, 18h44 d’écoute

Lady Hunt

Depuis plusieurs mois, mes nuits sont troublées par l’irruption d’un rêve étrange. Une maison s’introduit dans mon sommeil, accapare mes rêves.

Laura Kern, jeune femme (trop?) sensible, s’inquiète de ce rêve récurrent qui pourrait être le premier symptôme d’une maladie héréditaire dont est mort son père. Pour savoir si elle aussi est atteinte, il lui suffirait de faire un test, mais dans le fond, elle ne veut pas avoir de réponse. Elle travaille pour une agence immobilière spécialisée dans les appartements chics du triangle d’or à Paris et entretient une liaison en pointillés avec son employeur.

Peut-être ai-je surnommé mon amant « le Patron » pour contenir en une formule l’homme qui m’échappe, tant il s’offre à travers des détails, morceaux de corps, expressions et regards qui s’impriment en moi avec l’intensité douloureuse de la sensation aussitôt transformée en souvenir.

Troublée par ses rêves, Laura est également perturbée par divers phénomènes qui se produisent alors qu’elle fait visiter des appartement : c’est cet enfant qui disparait mystérieusement dans une pièce sans issue, c’est ces visages qui n’existent que dans les miroirs, ces clefs qui disparaissent… Le jour où elle découvre en photo la maison de son rêve récurrent, elle imagine pouvoir enfin dénouer les fils du passé et mettre fin aux sortilèges familiaux.

P1040854Dans Lady Hunt, Hélène Frappat a choisi de reprendre les codes du roman gothique : mystères, ténèbres et esprits mal intentionnés. L’évocation d’un Paris énigmatique, inconnu du grand public, avec ses passages privés, ses appartements labyrinthiques est très réussie. L’ambiance onirique, nimbée de la lumière pâle des spectres qui hantent le présent, contribue à créer une atmosphère inquiétante. Enfin, le passé de Laura contient en germes des perspectives de développement intéressantes.

Si l’on se laisse charmer par ce récit au goût d’étrange pendant les deux premières parties, on attend pour les trois dernières un peu d’action, de vraies surprises, des coups du sort, bref qu’il se passe enfin quelque chose! Hélas, l’histoire n’en finit pas de tourner sur elle-même, comme autrefois les tables des spirites. Les personnages secondaires ont l’inconsistance des fantômes. Quant à Laura, elle demeure lointaine et froide, murée dans des tourments auxquels on ne croit plus.

Lady Hunt, Hélène Frappat, Actes Sud. 

Ce livre a été lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire organisés par PriceMinister-Rakuten que je remercie au passage.

Galéa n’a pas eu la même lecture que moi : elle a beaucoup aimé! Tout comme Leiloona et Kathel. Sandrine, elle, n’a pas été plus convaincue que moi… 

Villa avec piscine

imgresMarc Schlosser est médecin généraliste. Un médecin qui a compris que les patients ont avant tout besoin d’être écoutés. C’est pourquoi il les reçoit durant vingt minutes, et non pas cinq comme la plupart de ses confrères. Cela suffit à faire la différence : son carnet de rendez-vous est plein. C’est donc naturellement par le biais d’une consultation qu’il va rencontrer Ralph Meier, un acteur.

Ce dernier l’invite, ainsi que sa femme, à une pièce de théâtre. De fil en aiguille, les deux familles se rapprochent. Des liens plus ou moins avoués se nouent. Ralph est sensible au charme de Caroline, la femme de Marc. Le médecin sent que Judith, l’épouse de l’acteur, est attirée par lui. Les deux filles du docteur s’entendent à merveille avec les deux garçons du couple Ralph/Judith.

Il n’en faut pas plus pour que, par une suite de hasards et de manipulations, les deux familles se retrouvent un été au bord d’une piscine…

Les fils sont noués. Le drame n’a plus qu’à surgir. Il jaillira d’un endroit où l’on ne l’attendait pas vraiment, mais qui semble logique, vu le déroulement du livre.

Dans cette histoire, Herman Koch s’attaque – en se glissant dans la peau du médecin – à l’hypocrisie de notre société. Pourquoi est-il devenu docteur, ce Marc? Le lecteur n’en saura rien. Tout ce qu’il voit, c’est la manière qu’il a de traiter ses patients. En apparence, il est compétent et attentionné. Sous la surface, on découvre un homme que le corps et la nudité dégoûtent, un mari tendance volage qui s’offusque du regard qu’un autre homme pourrait porter sur sa femme. Marc revendique le regard objectif du praticien alors qu’il n’est que tripes et subjectivité.

Sa duplicité va loin, très loin. C’est en fait un homme pétri de préjugés, méprisant et veule. Voire franchement pathologique… Le portrait est à charge, et pas une seconde, on ne peut entrer en empathie avec cet homme. Peut-on comprendre pour autant ses actes? Dans l’absolu, sans doute.

Mais Herman Koch, que le monde littéraire attendait au tournant après le succès du Dîner, frappe fort. Un peu trop à mon goût. A la fois dans la noirceur banalisée de son personnage, et dans la construction de son histoire. Comme s’il fallait à tout prix démontrer que le monde est rempli de porcs et de salauds. Si Caroline s’en sort un peu mieux que Judith, on ne peut pas dire que les femmes aient le beau rôle non plus dans cette histoire. Perverses dès le plus jeune âge, manipulatrices, un peu idiotes, elles apparaissent au final plus comme des clichés que comme de véritables personnages de chair, de sang et de cœur.

L’histoire est ficelée, il n’y a rien à redire là-dessus. Non, c’est juste qu’on sent un peu trop la démonstration sous la trame, la dénonciation d’une société gangrenée par son étroitesse d’esprit et son matérialisme. J’ai eu l’impression que l’auteur voulait prouver, et même démontrer, qu’il est bien le pavé dans une mare littéraire un peu lisse, le trublion des relations formatées de la bonne société.  Du coup, le récit perd en émotion. C’est au scalpel qu’Herman Koch a écrit son roman.

Le dîner nous avait donné la nausée. Ici, on boit la tasse. Et c’est amer. Y aurait-il quelque chose de pourri dans le fond bleu de la piscine?

Villa avec piscine, Herman Koch, Belfond.

06H41

06H41, c’est l’heure de départ du Troyes-Paris, le lundi matin.

Parmi les centaines de passagers, Cécile Duffaut et Philippe Leduc se trouvent assis côte à côte. Or, dans leur jeunesse, Cécile et Philippe ont vécu une relation de quelques mois qui s’est mal terminée, lors d’un séjour à Londres.

06A vingt ans, Philippe était un séducteur, le mec que toutes les nanas voulaient pour petit ami. Cécile, elle, jouait plutôt dans la famille « Vilain petit canard ». Ni belle ni moche, pas vraiment remarquable au premier abord. Vingt-sept ans plus tard, les courbes de leurs vies se sont inversées. Cécile est devenu une belle quadragénaire à qui tout réussit. Philippe a baissé pavillon et s’est coulé dans une vie étriquée et solitaire.

Pendant toute la durée du trajet, le lecteur va suivre les méandres des pensées de ces deux « ex » que le hasard a mis en présence et qui font comme s’ils ne se reconnaissaient pas. Entre regrets et rancœur, chacun dévide la pelote de sa vie.

Jusqu’ici, j’ai bien aimé tout ce que j’ai lu de Blondel, mais je dois avouer que pour cette histoire, le charme n’a pas opéré. Le roman est émaillé d’apartés très justes sur la vie, l’amour et le temps qui passe mais là n’est pas ce qui m’a gênée. Ce sont les personnages qui m’ont empêchée d’entrer vraiment dans ce récit. Ils ne se sont pas incarnés à mes yeux. Ils sont restés théoriques, et parfois à la limite de la caricature. Entre celle qui joue à être heureuse et celui qui sait qu’il ne le sera jamais, l’histoire a aussi un goût profond d’amertume que la dernière phrase ne suffit pas à effacer.

Néanmoins, le spectacle de ces deux humains empêtrés dans leur rancune et leur culpabilité a pour effet d’inciter le lecteur à ne surtout pas faire comme eux. N’oubliez pas de vivre! pourrait être la morale de l’histoire. Une phrase que j’affectionne particulièrement…

Merci à Muriel pour le prêt!

Les avis contrastés de Clara, Antigone, In Cold Blog, Sandrine, Brize, Sylire

06h41, Jean-Philippe Blondel, Buchet Chastel

Nous étions faits pour être heureux…

Serge, soixante ans, marié à une femme qui en a trente de moins, père de deux enfants, et propriétaire d’une agence immobilière qui marche bien, cherche… Mais au fait-il cherche-t-il quelque chose? Et si oui, est-ce vraiment cette accordeuse de piano que le hasard met sur son chemin? Suzanne a la quarantaine qui se fane un peu. Elle est mariée à un homme qui fait des puzzles au lieu de la faire rire. Alors forcément, quand un jour, Serge sonne à sa porte, elle le laisse entrer. Et quand il la culbute sur le lit, elle se laisse faire. Et a même envie de recommencer. Mais Serge ne le souhaite pas. Son statut sur FB pourrait être « c’est compliqué« . Et la vie de Serge est, en effet, une suite de longues et douloureuses complications. C’est ce que Suzanne apprendra peu à peu, à ses dépens…

Que dire après la lecture de ce roman? Il y a des choses que j’ai aimées. Une chose surtout : l’écriture. C’est fluide, bien écrit, construit. Je ne sais pas si vous aviez remarqué mais cette qualité faisait un peu défaut à mes lectures précédentes. Alors forcément, j’ai apprécié ce côté-là. J’ai aimé aussi la manière dont l’auteur décrit, par touches très légères, l’incompréhension entre pères et fils.

L’histoire, en elle-même, me laisse plus dubitative. Je n’y crois pas tout à fait, à cette liaison. Les évènements sont un peu trop favorables aux amants (ce matelas, dans cet appartement vide, franchement, y’a un génie réalisateur de souhaits qui est passé par là avant?). La réalité résiste à peine aux désirs des amants. Les tourments intérieurs de Serge m’ont paru exagérés, en comparaison du reste de l’histoire. Comme si le récit d’un amour ne pouvait pas se suffire à lui-même et qu’il faille rajouter à tout prix une dose de pathos. Et quand je dis « pathos », je pèse mes mots. Du sérieux, du solide, du vrai…

Ce livre avait tout pour me plaire mais je suis restée sur ma faim, j’ai ressenti ce petit « truc », vous savez, quand on n’est pas complètement convaincu. Comme lorsqu’on goûte un plat et qu’on se dit, il manque un ingrédient. Oui, mais lequel? Ce sont des choses qui arrivent… Parfois, il suffit d’un rien pour que tout se décale et ceux dont les trajectoires devaient se croiser passent au large…

Le très beau billet de Constance qui la première m’a parlé de ce roman. Et beaucoup d’avis sur Babélio.

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi.