Cormoran Strike, ex-militaire, est détective privé à Londres. Il a perdu une jambe en Afghanistan, vient de se faire jeter par la femme de sa vie et n’a même plus de quoi payer le loyer de son bureau. Le jour où l’histoire commence, il manque de blesser la jeune Robin, secrétaire intérimaire, qui vient travailler à son cabinet pendant une semaine. Bien qu’il n’ait pas d’argent et presque pas de clients, Cormoran, au lieu de la renvoyer, décide de la garder. Or voilà qu’un homme se présente : il a besoin de ses services. Lire la suite L’appel du coucou
Archives pour la catégorie Polar
Les demoiselles de la plume blanche/ Birds of feather
Après une première rencontre réussie, j’étais impatiente de retrouver Maisie Dobbs. Désormais solidement installée, Maisie continue, avec l’aide de Billy Beale (« I ain’t got no northern accent. I’m an East End of London boy. Shoreditch born and braid, that’s me ») , de mener l’enquête pour ses clients.
Cette fois, elle est contactée par Joseph Waite, l’ex-boucher devenu le fortuné détenteur des épiceries Waite. Celui-ci souhaite que la détective retrouve sa fille, Charlotte, âgée de trente-deux ans et qui semble avoir fui le domicile de son père sur un coup de tête. Lire la suite Les demoiselles de la plume blanche/ Birds of feather
Les Anges de New York
Frank Parish est un flic qui n’aime pas les règles, pas beaucoup ses semblables non plus, et qui noie sa solitude, et la noirceur des images qui le hantent, dans l’alcool. Son comportement, ainsi que la mort de son précédent coéquipier ont conduit sa hiérarchie à lui imposer une thérapie. Il est (évidemment!) divorcé et a des relations compliquées avec son ex-femme et ses enfants. Son permis lui a été retiré à cause de sa consommation excessive de bourbon. Bref, le tableau de départ n’est pas folichon, même s’il ressemble à quelque chose de déjà vu, déjà lu.
Au pied du mur
Lucia Holley vit avec son père et ses deux enfants au bord d’un lac. Son mari, Tom, est parti combattre dans le Pacifique. Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et les tickets de rationnement obligent toute la famille à quelques sacrifices. Grâce à la précieuse Sybil, sa bonne noire, Lucia arrive à faire croire aux siens qu’elle est une ménagère attentive et douée.
L’histoire débute quand elle découvre que sa fille, Bee, s’est amourachée d’un individu peu recommandable. Individu qu’elle retrouve un matin empalé sur une ancre, dans un des canots, sous le hangar à bateaux. Persuadée que son père est impliqué et que le scandale guette, elle prend le bateau, et va cacher le corps dans les marais.
Cette action insensée va la propulser dans un monde jusqu’alors inconnu : celui de la pègre. Coincée entre un maître-chanteur et un policier faussement débonnaire, Lucia se débat, s’agite, cherche des solutions, mais surtout, réfléchit à son rôle de mère au foyer, à ses choix de vie. Elle découvre aussi chez les autres femmes de la maisonnée – sa fille Bee, sa bonne Sibyl – des aspirations très éloignées des siennes qui lui révèlent son besoin d’indépendance.
Ce roman est intéressant à double titre. D’une part, l’action est bien menée, le suspens maintenu de bout en bout, sans que l’auteure se laisser aller à une complaisance morbide. La partie est finement jouée, qu’il s’agisse de la narration, ou de l’écriture. D’autre part, l’histoire de cette femme, confrontée à elle-même et aux attentes des siens, par le jeu des circonstances, trace l’esquisse de cette génération que la guerre va profondément faire changer. C’est un roman subtil, bien de son époque – d’aucuns le trouveront peut-être suranné.
» Je suis désolée, maman, reprit Bee, d’un ton sec, comme à regret ; mais je ne suis pas comme toi. Je ne vais pas vivre comme tu le fais. Si on peut appeler ça vivre. Se marier à dix-huit ans, en sortant du lycée. N’avoir rien vu ni fait grand-chose d’intéressant. Aucune aventure, une existence incolore. Tu aimes sans doute te sentir en sécurité. Eh bien, moi, je ne veux pas être en sécurité. »
Au pied du mur, Elisabeth Sanxay Holding, éditions Baker Street.
L’avis de Clara.
Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver la fiche détaillée du livre chez Dialogues, que je remercie au passage!
Miséricorde
C’est Aifelle qui m’a mise sur la piste de ce polar-là.
Au départ, la simple évocation d’une femme enfermée depuis des années dans une cellule avait de quoi me faire fuir, moi qui suis un peu claustrophobe et me demande parfois comment je survivrai au passage dans un scanner, si un jour je devais faire des examens (vous voyez le genre de truc ridicule qui peut me réveiller en sursaut la nuit…).
Mais Aifelle a remis ça avec un billet sur le tome 2, puis le tome 3… Impossible de résister à ça!
Merete Lyyngard, jeune femme politique pleine d’avenir, croupit depuis plusieurs années dans une geôle, sans avoir le début du commencement d’une idée à propos de ce qui a pu la mener à tomber sous la coupe de bourreaux si cruels.
De son côté, Carl Mork, inspecteur de police irascible mais doué, se voit mis sur la touche après une fusillade qui a tué un de ses coéquipiers et mutilé un autre. On le nomme directeur du Département V, chargé de reprendre les dossiers qui n’ont jamais pu être clos. Relégué au sous-sol, avec pour seul assistant Assad, un réfugié syrien qui tient le rôle d’homme à tout faire, Carl Mork va s’emparer du dossier concernant la disparition de Merete Lyyngard.
J’ai vraiment aimé découvrir les personnages de cette série. Carl Mork, en policier teigneux et désabusé, nous change un peu des flics dépressifs et alcooliques, même si sa vie privée ressemble à une catastrophe. Le mystérieux Assad, aux compétences variées et peu à peu révélées, est très attachant lui aussi. Je me suis doutée, à la moitié du roman, de l’identité des geôliers mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier l’histoire jusqu’au bout.
En guise de conclusion, je vais vous avouer que j’ai déjà réservé le tome 2 à la médiathèque. Un signe qui ne trompe pas…
Le billet d’Aifelle la tentatrice.
L’avis de Kathel, qui souligne très justement qu’il n’y a pas de scènes insoutenables dans ce roman et recense d’autres billets.
L’âge du doute
Il venait juste de trouver le sommeil après une nuit que pire que ça, il en avait eu rarement dans sa vie, quand il fut d’un coup aréveillé par un tonnerre qui fut comme un coup de canon tiré à cinq centimillimètres de son esgourde.
Première phrase du nouveau Camilleri et aussitôt le ton est donné. Le lecteur retrouve instantanément ce qui fait le sel des aventures du commissaire Montalbano.
Cette fois, tout commence lorsqu’une pluie redoutable coupe la route et que Montalbano se retrouve bloqué sur le chemin de Vigata. Dans la première voiture de la file, une jeune femme est elle aussi condamnée à attendre la fin du mauvais temps. Alors pourquoi ne pas suivre ce commissaire qui lui propose charitablement l’hospitalité? Ce qu’elle lui raconte alors que le café passe et que les vêtements sèchent va mettre Montalbano sur la piste de trafiquants internationaux. Entre temps, un cadavre défiguré aura été trouvé, Mimi aura séduit une quinquagénaire infatigable, Catarella aura défoncé la porte trente fois et Salvo se sera empêtré dans ses doutes et ses espoirs d’homme vieillissant.
Ce tome a un goût doux-amer. D’un côté, l’humour et la gourmandise du commissaire. De l’autre, ses rêves perturbés, ses mensonges à Livia et son inclination pour la belle Laura qui donne lieu à de nombreux échanges avec sa conscience. C’est que, comme tous les hommes, il vieillit, notre cher commissaire. Et cet âge du doute dans lequel il entre à reculons l’oblige à faire un bilan qui le met mal à l’aise. La farce, imperceptiblement, vire à la tragédie.
Un bon cru qui ne déçoit pas mais laisse sur la mémoire une mince pellicule de nostalgie…
L’âge du doute, Andrea Camilleri, Fleuve Noir
L’affaire Lerouge
L’affaire Lerouge est un roman d’Emile Gaboriau, publié pour la première fois sous forme de feuilleton dans le journal « Le soleil » en 1866. Il est considéré par certains comme le premier roman policier, tel qu’on l’entend aujourd’hui.
Je l’ai écouté dans une version audio que vous pouvez trouver ici.
Tout commence lorsqu’un groupe de femmes se rend auprès du commissaire de Bougival, un jeudi de mars 1862, pour lui demander d’ouvrir la porte de la maison de la veuve Lerouge, dont elles sont sans nouvelles depuis plusieurs jours. La porte une fois ouverte, la police et les voisins constatent que la veuve a été assassinée. Dès lors commence l’enquête de la police, sous la surveillance du juge d’instruction, Monsieur Daburon.
D’un côté Gévrol, le chef de la police, qui très tôt se fait son idée sur la question et cherche à retrouver un homme qui a été vu chez la veuve. De l’autre, Mr Tabaret, auxiliaire volontaire de la police, aussi appelé le Père Tirauclair qui lui, procède davantage comme le fait la police scientifique aujourd’hui : il cherche des indices et de ces indices, déduit ce qui s’est produit le soir du meurtre.
C’est lui qui, délaissant les trop simples évidences mises en scène par le meurtrier pour faire croire à un vol va convaincre le juge Daburon que cette affaire est bien plus compliquée qu’elle n’en a l’air et qu’elle mérite réflexion, analyse et déduction.
Captivant, très bien écrit, parsemé de réflexions intéressantes et toujours actuelles, sur la justice, la filiation, l’amour et la richesse, cette Affaire Lerouge n’est pas le genre d’histoire qu’on écoute d’une oreille distraite. Au contraire, la fin d’un chapitre fait naître aussitôt l’envie d’écouter le suivant. Et la musique des Cinq dernières minutes, en guise de générique de la série, est tout simplement idéale.
A découvrir sans tarder!
L’affaire Lerouge, Emile Gaboriau.
Un article très intéressant sur ce roman ici.
La cinquième victime
La perspective d’une prochaine visite aux Millevaches du célèbre plateau m’a fait emprunter ce roman policier, sous-titré « Meurtres en Limousin« . Voilà qui nous éloigne bien de la rentrée littéraire, de ses stars à paillettes et de ses buzz fabriqués de toutes pièces… Ici, on est dans le terroir, le vrai, celui qui sent la viande fraîche et la crotte de mouton, celui où l’on mange bien sur des nappes à carreaux rouges et blancs et où, si l’on en croit les parisiens, il ne se passe pas grand-chose.
Détrompez-vous! Vivre dans une des régions les plus méconnues de France ne vous protégera pas de la folie meurtrière de certains… Franck Dumontel, enfant du pays mais ex-flic parisien spécialisé dans les crimes tordus, revient sur ses terres natales pour les quelques années qui le séparent de la retraite. Amateur de bonne chère et de bons crus, souffrant d’une vie sentimentale compliquée – et quand je dis « compliquée », c’est un euphémisme… – le policier préfère l’action à la paperasserie et c’est la raison pour laquelle il n’a jamais voulu devenir commissaire.
A peine muté à Limoges, le voilà sur la piste d’un meurtrier sanguinaire qui exécute et mutile de paisibles retraités à la vie trop tranquille. Avec son jeune équipier Dany, amateur d’étoiles et gaffeur de première, il plonge dans le passé des victimes, seul lien possible entre les crimes.
Contrairement à certains romans à tonalité régionale, ce polar tient plutôt bien la route, et c’est le cas de le dire car il y a plusieurs courses poursuites qui font coller les pneus à l’asphalte… Même si l’intrigue ne sent pas vraiment le neuf, on suit l’enquête avec intérêt. A la manière d’Izzo, Franck Linol envoie ses personnages déjeuner dans des restaurants qui existent « en vrai » – et que les plus curieux retrouveront dans certains guides de voyage ou sites spécialisés… Dans ses descriptions de Limoges et des environs, on sent un véritable amour de la région et de ses paysages. L’auteur en profite aussi pour placer dans la bouche de ses personnages certaines de ses convictions politiques et philosophiques. Le procédé est un peu trop didactique à mon goût et il contribue à « dater » l’histoire…
Un léger bémol donc pour un livre honnête et une lecture sympathique en cette fin d’été.
La cinquième victime, Franck Linol, éditions Le geste noir
Hell is empty
Sueurs brûlantes pour nuit glaciale…
Ainsi pourrait se résumer le septième volume des aventures du shérif désormais célèbre dans toute la blogosphère, j’ai nommé Walt Longmire.
Lorsque l’histoire commence, Walt et Sancho le Basque convoient trois criminels à travers les Bighorn Mountains. Bientôt, ils rejoignent le FBI et un fourgon blindé qui doivent ensuite prendre en charge les hommes et les amener vers une nouvelle prison. Parmi les trois meurtriers, se trouve Renaud Shade, un indien Crow adopté, sociopathe de la pire espèce dont la liste de victimes donne froid dans le dos. En chemin, ce dernier confesse le lieu où où il a enterré un enfant, qu’il a tué et qui se trouve justement proche de l’endroit où les deux équipes se sont rejointes. Or, l’enfant en question fait partie de la famille de Virgil White Buffalo (l’immense indien rencontré dans un volume précédent…). Lire la suite Hell is empty