Fidèle à son goût pour l’étrange qui se révèle peu à peu au cœur même de la plus banale réalité, Laura Kasischke plonge Holly, l’héroïne d’Un esprit d’hiver dans une atmosphère propre à la troubler. Le blizzard se lève et la neige recouvre tout. Les invités attendus pour le déjeuner renoncent à venir. Le mari d’Holly, parti chercher ses parents à l’aéroport, ne peut pas rentrer et Tatiana, sa fille, d’habitude tendre et gentille, commence à se comporter bizarrement, se montrant de plus en plus agressive. L’angoisse, telle une main glacée, étreint Holly. Entre la mère et la fille, la tension monte jusqu’au dénouement qui sera forcément brutal.
Le précédent roman de l’auteur que j’avais lu – Les Revenants – ne m’avait pas du tout convaincue. J’ai été sensible, dans celui-ci, à la voix de Holly, une femme aux désirs étouffés comme le monde est peu à peu réduit au silence sous le poids de la neige et qui souffre en silence. Dans les romans de Laura Kasischke, le passé hante toujours le présent et cet Esprit d’hiver ne déroge pas à la règle. Un roman dont la froideur obscure s’immisce pour longtemps dans l’imaginaire du lecteur…
Petit bémol : Irène Jacob, la lectrice de la version audio, ne traduit pas toujours au mieux les émotions qui parcourent ce livre.