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Le goéland (dé)masqué

IMG_20130519_190145Depuis treize ans déjà, le Festival du roman noir se tient à Penmarch, organisé de main de maître par la dynamique association Le Goéland Masqué. L’année dernière, l’ambiance m’avait plu et j’ai donc eu envie d’y retourner cette année, alors que mon blog était en congé sabbatique pour une durée indéterminée. Et j’y ai passé un moment si sympathique que je sors de ma retraite monastique pour vous en parler…

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Vous pouvez répéter la question?

Capture d’écran 2013-02-13 à 14.34.31C’est en lisant le billet d’Asphodèle que j’ai pensé à aller jeter un œil aux requêtes qui ont permis aux internautes d’atterrir sur mon blog. Jusque là, je n’y avais pas vraiment fait attention… Voilà ce que j’ai déniché au hasard des demandes.

  • Les oiseaux volent en l’air car ils n’ont pas de poids. Vous si : un tout petit (pois) et il est dans la tête…
  • Je suis entièrement disponible demain. So what?  comme dirait la trompette de Miles Davis.
  • Joëlle sauterelle. Un peu de respect! J’en connais au moins deux qui vont se sentir vexées, là…
  • Paul Bloas amoureux? Peut-être? Peut-être pas? C’est un blog ici, pas un cabinet de voyance…
  • Femme en bottes de caoutchouc dans la rivière. Que voulez-vous que je vous dise? Chacun ses fantasmes. Certains aiment les talons aiguilles et le foin, d’autres les bottes en caoutchouc et l’eau glacée. Il faut de tout pour faire un monde, s’pas?
  • Beagle vide-poche. Permettez-moi de vous détromper : le Beagle vide très bien la poubelle mais les poches, non pas encore…
  • Labrador grand et fort. Bien sûr! De toute façon, le labrador a toutes les qualités. Sauf quand il mange de la merde de renard dans la forêt. Et qu’il la vomit après… sur le tapis!
  • Chambre d’hôte venise face à une chocolaterie. En fait, c’est le guide du Routard que vous cherchez, non?
  • Quand les règles sont noirs. Là, il faut consulter d’urgence. D’abord un livre de grammaire, chapitre « Accord des adjectifs » et ensuite, un médecin…
  • Graff à l’eau de javel. Je connaissais le « tie and dye » mais le graff à l’eau de javel, non pas encore. C’est une nouvelle technique? Un graff auto-nettoyant? C’est la RATP qui va être contente!
  • Si tu es de mauvaise humeur, prends rendez-vous chez ton coiffeur. Stéphane, sors de cette requête! Je sais que c’est toi!
  • Baptiste Herbin, j’aime pas. Et bien moi si! Voilà pour la peine!

L’Ivraie, un café-librairie à Douarnenez

Il est des rêves qu’on ose à peine chuchoter tant on sait qu’ils ont peu de chance de se réaliser. Quand la dernière librairie de Douarnenez a fermé ses portes, j’ai pensé à L’Autre Rive, à Berrien, au Bistrot à lire à Quimper et me suis dit que ce serait drôlement chouette si un lieu semblable pouvait ouvrir à la place. Mais le climat était alors à la morosité. Les boutiques du centre-ville fermaient les unes après les autres. L’heure n’était pas aux rêves mais à la triste et banale réalité, sur fond de crise économique et de requiem pour la chose écrite…

Mais il faut croire que ce rêve, je n’étais pas seule à le faire, puisque l’Ivraie, café-librairie, vient d’ouvrir ses portes à Douarnenez.

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Rachel’s holidays

C’est grâce à Juliettedocteur ès Marian Keyes – et à Aifelle – qui m’avait avoué qu’elle en avait gardé un très bon souvenir – que j’ai lu ces Vacances de Rachel… Merci à elles, donc. Entre autres. Oui, bon, d’accord, je ne vais pas recommencer ma séance de remerciements, courbettes et cirage de pompes pré-électorale.

Rachel est une jeune irlandaise de vingt-sept ans, qui vit et travaille à New-York. Jusqu’au jour où sa colocataire la retrouve inconsciente sur son lit et prévient les secours. Overdose de médicaments et de somnifères : pour tout le monde, il s’agit d’une tentative de suicide qui justifie un rapatriement immédiat en Irlande. Et un placement, durant plusieurs semaines dans une institution qui aide les « accros » (au tabac, à la nourriture, aux drogues…) à retrouver le droit chemin. Mais Rachel, elle, est persuadée que tout cela n’est qu’une vaste farce – elle n’est pas droguée, allons donc, elle prend juste un peu de coke, et du Valium, et des somnifères, et des anti-douleurs, et de l’ecsta… mais pour s’amuser hein, juste pour s’amuser, et aussi quand elle a un petit coup de barre… ça peut arriver à tout le monde, un petit coup de mou, non?

Le séjour aux Cloisters (non, ce n’est pas une marque de céréales…) va être l’occasion pour elle de se désintoxiquer mais surtout de faire le point sur sa vie qui, elle doit l’admettre, partait directement dans le mur, en dérapage non contrôlé…

Je ne suis pas, comme Maître Juliette-Out-Of-The-Time, une spécialiste de cette auteure. Je n’ai lu que deux ouvrages d’elle…. Je dois dire que j’ai retrouvé dans celui-ci les qualités que j’avais appréciées dans le précédent – The Other Side Of the Story : de l’humour (beaucoup d’humour!), des personnages en demi-teintes, qu’on découvre au fur et à mesure, dans toute leur humanité, c’est à dire avec leurs forces et leurs faiblesse, de belles et savoureuses tranches de vie et des sujets costauds (addiction, passif familial, narcissisme…). On est loin de la chick-litt que pourraient laisser supposer les couvertures un peu niaises…

Ce qui est très bien joué de la part de l’auteur, en plus, dans ce roman, c’est de faire de Rachel le narrateur… On suit sa vie à travers son regard et on découvre ainsi peu à peu l’importance du déni… C’est habile et très intéressant de constater qu’une fois de plus, en tant que lecteur, on accorde une confiance spontanée au narrateur. Confiance qui n’est pas toujours justifiée…

Rachel’s Holidays, Marian Keyes, Penguin

La théorie de la relativité*

Je vous rassure tout de suite : c’est bien d’un livre qu’il s’agit et non de la célèbre théorie d’Einstein…

Le jeune Dylan a toujours connu une vie chaotique. Sa mère, qui l’a eu très jeune, n’a cessé de changer de partenaire, pour le meilleur et pour le pire, déménageant quand il devenait trop urgent de payer le loyer. Très tôt il a pris l’habitude de s’occuper des ses deux jeunes frères et de composer avec cette vie instable, les seuls moments de bonheur étant ceux qu’il a passés auprès de ses grands-parents, dans leur ferme, à la campagne. Lire la suite La théorie de la relativité*

Méfiez-vous des pom-pom girls!

Rêves de garçons est le deuxième roman de Laura Kasischke que je lis, après A moi pour toujours (non chroniqué). Et, comme dans le premier, l’auteur amène doucement son histoire sur la pente fatale qui « perdra » les principaux protagonistes.

Elles sont trois. Jeunes, belles et bronzées. Elles font du cheerleading (elles chauffent les stades, autrement dit et soutiennent leur équipe sportive) et à ce titre, participent à un camp d’entraînement dans la forêt. Il y a Kristy, la narratrice. Desiree, sa meilleure amie, allumeuse un tantinet perverse. Et Kristi (bis), une rousse au comportement parfois déroutant.

Alors qu’elles font le « camp buissonnier » et partent en voiture se baigner dans un lac proche de leur campement, elles croisent la route de deux jeunes garçons, dans un break pourri. Ces derniers suivent les filles et celles-ci les allument sérieusement avant de disparaître dans un nuage de poussière.

Ce simple épisode suffira à bouleverser le destin des filles et des garçons. Mais pas dans le sens qu’on attend. Car ici, ce sont les garçons qui sont victimes et les filles qui sont bourreaux. Des filles franchement nunuches, qu’un petit poisson effraie. Des filles jeunes, belles et bronzées, persuadées d’être le centre de l’univers. Persuadées que rien ne peut leur arriver. Des filles tellement obsédées par l’apparence et le confort matériel qu’elles semblent totalement dépourvues de sens moral.

En décrivant cet univers « adolescent », Laura Kasischke brosse aussi le portrait des Etats-Unis d’aujourd’hui : un pays arrogant, cristallisé sur quelques obsessions, persuadé d’être toujours le maître du monde, avide et dépourvu de toute morale. Jusqu’à ce que le destin s’amuse à boucler la boucle. Et là, rira bien qui rira le dernier…

Si vous ne connaissez pas encore Laura Kasischke, c’est vraiment une auteure à découvrir d’urgence!

D’autres avis : Yvon, Liliba, Anne, l’Insatiable Lectrice.

Tout près le bout du monde

Dans une ferme au bout du monde, trois jeunes essaient, sous la férule bienveillante de Marlène, leur éducatrice, de prendre un nouveau départ.

Solam, Malo et Jul doivent participer aux tâches communes – courses, cuisine, vaisselle – mais aussi mettre la main à la pâte pour restaurer une vieille grange et tenir un journal quotidiennement. Cela fait partie du projet censé leur permettre d’aborder leur nouvelle vie avec sérénité…

C’est le contenu de ces trois « journaux intimes » qui nous est livré ici, permettant de découvrir puis de cerner les trois personnages principaux, ainsi que Marlène et quelques personnages secondaires.

Solam a la haine. C’est une grande gueule mais sous ses airs de fauve impitoyable bat le cœur tendre d’un jeune homme qui, toute sa vie, a dû apprendre à saisir les moindres inflexions dans le comportement de ceux qui l’entouraient pour s’y adapter aussitôt. Malo, le benjamin, n’a pas l’impression d’avoir de problème. C’est plutôt la société qui a un problème vis à vis de lui et de son père. Enfin, Jul, qui souffre d’anorexie, tente elle, de se remettre d’un amour destructeur.

On retrouve dans ce roman tout ce qui fait le charme des livres de Maud Lethielleux : une plume aiguisée mais douce, pleine d’empathie pour ces personnages cabossés par la vie, rejetés par la société bien-pensante, des figures attachantes, une incitation à enjoliver le quotidien de petits bonheurs tout simples. C’est une lecture agréable qui plait sans doute aux adolescents auxquels elle est destinée. Est-ce qu’elle laissera des traces? J’en suis moins sûre…

Je remercie Clara pour cette lecture! Vous trouverez chez elle des liens vers d’autres billets… Sylire a également aimé.

Tout près le bout du monde, Maud Lethielleux, Tribal/Flammarion, 10€