Dans ce roman, dont l’action se situe à Sydney, non loin de l’Opéra, quatre personnes, quatre trajectoires se croisent. Il y a Catherine, récemment arrivée d’Irlande et qui ne se remet pas de la mort de son frère. Il y a Ellie, une jeune femme qui s’apprête à retrouver James, son amour de jeunesse, qu’elle n’a pas revu depuis des années. Et enfin Pei Xing, d’origine chinoise et immigrée elle, aussi. Elle a survécu à la Chine maoiste et aux gardes rouges.
Dans ce quartier de Circular Quay (photo ci-dessus), ces quatre personnes vont ressentir la même chaleur, humer les mêmes embruns salés, admirer l’Opéra, coquillage blanc sur le bleu de la mer et observer la silhouette élégante du pont. Chacun a des souvenirs douloureux, un passé qui a du mal à passer. A l’issue de cette journée, certains trouveront la force d’aller de l’avant. Et d’autres pas…
Avec une plume élégante et précise, Gail Jones évoque ces quatre destins particuliers et à travers eux, son pays où l’immigration tient une place importante. Délicatement, elle introduit des échos d’une histoire à l’autre. C’est une lumière jaune, un livre – le Docteur Jivago – ou bien d’autres menus détails.
Cathulu qui m’a prêté ce roman l’avait hérissé de post-it. Moi, je n’ai retenu qu’un passage. Le voici :
James songea par la suite que la timidité en société était une manière de marquer une fausse distance derrière laquelle existait la vraie vie, celle qu’il avait découverte avec Ellie. Qui sait si toutes les vies ne se déroulaient pas ainsi : des affinités sues mais quasiment jamais exprimées, vibrantes et se déplaçant sous les rencontres et les conversations quotidiennes. Un homme croise une femme dans un couloir, échange avec elle de menus propos devant la machine à café, manifeste une scrupuleuse et austère retenue, et se rend compte par la suite qu’une espèce de code est passé entre eux. Un heureux frisson de reconnaissance qui trouve sa totale expression ainsi, seulement ainsi, quand deux visages se touchent.
Ce passage est en quelque sorte le cœur du livre, celui qui résume tout le reste. On n’a pas si souvent l’occasion de découvrir des auteurs australiens. Ces Cinq carillons sont un bon moyen de poser un pied sur le sol de ce pays.
Cinq carillons, Gail Jones, Mercure de France.
Merci Cath! 😀 Et en prime, le billet de Clara.
Il ne fallait pas hésiter à l’épiler!:)
@ Cathulu : c’est ce que j’ai fait, je n’aurais pas pu le lire, je crois, sinon! 🙂 Une belle découverte en tout cas, merci encore!
Qu’est-ce que tu as fait à la couverture ? Je suis curieuse de découvrir ce roman lointain.
@ Aifelle : je l’ai prise en photo avec un filtre! 😉 C’est chouette de découvrir des écrivains si loin de nous et si proches aussi, parfois…
Je crois l’avoir raté chez Cathulu alors là je plonge (la couverture me donne une envie de fonds marins)
@ Dominique : c’est une belle plongée en effet! 🙂
Vous titillez ma curiosité, les filles…
@ Anne : laisse-toi tenter… 😉
Deux billets le même jour pour une frappe double et durable dans les esprits !
@ Clara : on va nous appeler CIA et NSA si ça continue… 🙂
Et hop, dans la liste ! Je suis bien en retard dans mes lectures de blogs, je vois qu’un autre billet suit ! 😉
@ Kathel : ce roman pourrait te plaire, en effet… 🙂