Quand vous étiez enfant, votre père ou mère avait cette expression qui vous agaçait et puis parfois quelques années plus tard, vous vous êtes surpris(e) à l’utiliser ou à en rire…
Ce TAG, envoyé par Armande, va me permettre de vous parler d’un petit livre qui fait fureur en Bretagne : Les Bretonnismes, d’Hervé Lossec. En me le procurant, j’ai effectivement retrouvé dedans tout plein d’expressions qu’utilisaient mes parents ou mes grands-parents quand j’étais enfant. Je ne les reprends pas forcément mais je les trouve tellement savoureuses que je ne résiste pas au plaisir de vous en citer quelques-uns…
- mettre ses chaussures dans ses pieds, traduction littérale de ce que l’on fait en breton… Une expression que mon père utilise sans vergogne…
- quel glaouch! : quel mollasson! Ça, je l’entendais quand, adolescente et tombée dans un livre captivant, je ne voulais pas bouger…
- il est resté bête… : autrement dit, être interloqué, ne pas savoir réagir à une situation inattendue.
- être dans le lagenn : par exemple, si un projet n’avance pas aussi vite que prévu, on peut dire qu’il est dans le lagenn. On peut aussi tomber dans le lagenn avec sa voiture, surtout si on rentre des Gras à Douarnenez, si vous voyez ce que je veux dire…
- avoir du goût : avoir du plaisir à faire quelque chose…
- les restachou : les restes d’un repas…
- c‘est pas dit : c’est pas sûr…
Je passe le témoin à Kathel, Sylire et Fransoaz et conseille vivement aux amoureux de la Bretagne la lecture de ce petit livre rafraîchissant…
« Avoir du goût » ou les « restachou » sont des expressions que mes parents utilisent sans arrêt ! Tu as répondu avec une célérité remarquable : après Speedy Armande, la blogosphère voit la naissance de Speedy Gwen 😉
@ Armande : hé hé! 🙂
Je suis Belge et je goûte les bretonnismes 😉
« C’est pas dit » ça se dirait bien en Blegique aussi !
@ Anne : à quand un livre sur les belgismes? 😉
Ca doit bien exister (on en faisait des listes quand j’étais au cours de diction) et ça s’appelle des « belgicismes ». Je vais chercher ! Par exemple : la cour est au 2e étage. (La cour, ce sont les toilettes…)
Il y en a ! 🙂
Et, oui, « c’est pas dit » s’entend également en Belgique, de même que « il est resté bête ». ^^
@ Livvy : c’est marrant…
en Belgique, plutôt (oups !)
La plus croustillante :
Celle-là a été au lit 15 jours avec le docteur et il ne lui a rien fait !
Yvon
@ Yvon : celle-ci, dite avec l’accent, est effectivement irrésistible! 😉
Ma grand-mère glissait des mots bretons dans toutes les phrases. C’est ainsi que je connais des tas de mots bretons sans être capable de faire une phrase ! Des bretonnismes elle en faisait à la pelle. Comme par exemple
« celui-là est pas fichu capable de faire quelque chose… »
« grand-père est autour des vaches » (grand-père s’occupe des vaches)…
« Celui-là aime la liche » (l’alcool)…
Avec l’accent, c’est plus drôle 🙂
@ Sylire : j’aime bien « pas fichu capable »! 😉
Souvenirs, souvenirs ! Je reconnais certaines comme : « il est autour des vaches « , « c’est pas dit » …
@ Clara : tu l’as trouvé ce petit bouquin, pour finir?
Aaah j’ai des bouquins chez moi, équivalents bien sur, et qu’est ce que je m’amuse , j’y retrouve aussi les mots des anciens (et parfois, hum, je les utilise) Tiens, je pourrais en parler (euh, un jour, j’ai rien dit, hein)
@ Keisha : j’ai aussi Le douarneniste comme on le cause, qui vaut son pesant de sardines!
C’est amusant de voir que certaines expressions ne sont pas limitées à la Bretagne malgré tout : il est resté bête ou c’est pas dit … je les ai entendues ailleurs et prononcées par des personnes qui n’avaient pas une goutte de sang breton 😉
@ Joelle : oui, c’est ce que l’auteur explique au début. Même des Parisiens peuvent donner dans le bretonnisme… sans le savoir! 😉
J’adore toutes ces expressions ! J’utilise moi-même « le restachou », « y’a eu du reuz ! » ou même « dans les ribin »…! On se refait pas !
@ Griotte : des habitudes qui se transmettent de génération en génération…
J’aime beaucoup toutes ces expressions : « je suis resté bête » cela se dit partout, non? En Provence quel glaouch pourrait se traduire par quel(le) moligasse! ou variante quel moligasson.
@ Claudialucia : Moligasse? Ça sonne bien dans ce cas… Tu en as d’autres?
Restachou…très mignon comme terme.
@ Belle Sahi : n’est-ce pas? 😉
J’ai eu beaucoup de gout à lire ton article… ! J’utilise aussi « lichou » et tout va à la « dreuze » …de plus les vieux brestois avait aussi un vocabulaire typique ! Un petit livre que j’achèterais lors de mon prochain passage à Brest !
Kénavo,
Vonnette
@ Vonnette : tu te régaleras, toi qui aimes la Bretagne!
Oh, je possède un exemplaire dédicacé, par chance, j’étais dans une librairie au moment où cet auteur signait, avant noël, et je n’avais pas entendu parler de son livre : je l’ai feuilleté, et acheté illico, je l’adore ! Il a eu tellement de succès que l’éditeur a eu du mal à suivre…
@ Schlabaya : ce qui est marrant, c’est que j’en découvre tous les jours de nouveau en discutant ici et là… 😉
Je n’avais pas vu que ton mot d’billet sur « les bretonnismes » était en réponse au tag d’Armande.
Je te remercie pour le passage de témoin mais, à moins de faire aussi l’étalage des bretonnismes, je ne trouve pas d’expressions héréditaires. Ce livre qui fait un buzz terrible ( avec « Indignez-vous ») est un magnifique support d’échanges, quelques parties de fou-rires assurées.
Tant que les gens auront du goût avec ce livre la langue bretonne vivra!
Si mes filles prenaient ce tag à leur compte je pense qu’elles citeraient quelques proverbes du genre « ne pas mettre la charrue avant les bœufs », « pierre qui roule n’amasse pas mousse »… que j’utilise beaucoup et qu’elles trouvaient ineptes il y a peu mais qu’elles commencent aussi à répéter.
C’est amusant ! Je conseillerai cette référence à ma belle famille bretonne… 🙂
@ Marie : ça a fait un tabac… je crois que beaucoup l’ont trouvé au pied du sapin à Noël…
Moi aussi, j’ai eu du goût à lire ton billet et les commentaires, où j’ai retrouvé d’autres termes bien familiers !
Pour ma part, je citerai les « brujun » (les grosses miettes qui tombent d’un gâteau, par exemple) ou bien les « louzou » (pour les médicaments.
En tous cas, je ne peux pas dire que je n’ai rien trouvé à me plaire dans tout ça (il semble que cette tournure erronée soit typiquement brestoise) !
@ Nanou : brujun, le mot favori de ma mère. Et Louzou, le nom de mon premier chien… Ton commentaire a fait jaillir mes souvenirs! 😉