L’histoire débute en 1992, en Estonie, lorsque la vieille Aliide, qui vit seule dans sa ferme, découvre dans la cour le corps d’une jeune fille. Réveillée avec un grand seau d’eau, celle-ci commence à parler par bribes. Elle s’appelle Zara et a fui après une dispute avec son mari. C’est du moins ce qu’elle prétend. La vieille femme, sur ses gardes, décide de la faire entrer chez elle pour qu’elle se réchauffe, se change et se repose un peu. S’ensuit alors un long huis-clos de plusieurs jours, où les deux femmes vont commencer à s’apprivoiser.
Aliide a vécu l’occupation de l’Estonie par les Allemands puis par les Soviétiques. Intelligente et pragmatique, elle a décidé de « faire avec » et de sauver sa peau et sa ferme malgré les trahisons et les compromissions nécessaires. Zara, elle, fait partie de ces jeunes femmes attirées par le mirage d’un ouest où l’argent coulerait à flots : elle est tombée aux mains d’un proxénète violent et sans scrupules qui la soumet à un esclavage sexuel.
Le roman de Sofi Oksanen parle de violence. De toutes les violences. Celles faites aux femmes, en temps de guerre ou de paix, certes mais aussi de la violence que peut faire naître un amour non-partagé, celle des évènements historiques, ou encore celle que génèrent toutes les religions, les idéologies… Roman âpre et dur mais qui pourtant ne se fait jamais complaisant quand il s’agit de décrire certaines scènes difficiles, Purge donne aussi un autre visage à cette Europe que nous encensons tant. Un visage bafoué, taillé à la serpe et un regard qui hésite entre humiliation et défi. Roman d’humanité et d’espoir, ce livre fort est à mettre entre les mains de tous ceux qui cherchent de réelles nouveautés en cette rentrée « littéraire ».
Je remercie chaleureusement Aifelle qui a partagé avec moi cette belle surprise! A lire aussi, l’excellent billet de La Ruelle Bleue
Purge, Sofi Oksanen, Stock, 21€50
Tu me l’as prêté donc c’est du très bon!
@ Clara : c’est Aifelle qui te le prête… moi je n’étais que le premier maillon de la chaîne! Bonne lecture.
Ah ma collègue l’a acheté. Et hop noté dans les à lire !
@ BelleSahi : celui-là, il faut vraiment le noter et ne pas le laisser s’étioler tout en bas de la PAL!
Quoi? Un livre voyageur? Je vérifie si je suis inscrite..;
@ Keisha : ah, toi aussi tu veux le lire alors? Décidément… c’est une épidémie! 😉
Je ne sais plus qui m’a signalé qu’elle était passée sur France Inter à l’humeur vagabonde. Je suis allée récupérer l’émission sur leur site, c’était très intéressant et complétait bien le livre. Inutile de te dire que j’aimerais bien que l’on traduise au plus vite ses deux précédents.
@ Aifelle : moi aussi!
il est noté et renoté, et je vais de ce pas demander à Aifelle si je peux en profiter
@ Gambadou : une lecture très forte, loin du nombrilisme germano-pratin, ça mérite le détour, effectivement!
Bon, noté et souligné deux fois !
@ Sylire : « nous zafons les moyens de fous faire craquer! » 🙂
J’ai énormément envie de lire ce livre !
@ Leiloona : avec les billets qui vont fleurir un peu partout, il va vite devenir incontournable.
J’adooore ta réponse à sylire.
Ach! Pitié!
@ Keisha : Non! La pitié n’est pas guelke chosse que nous pratigons…
j’ai vraiment aimé ce livre !
@ Orchidée : intéressant, poignant, original… il a tout pour plaire!