La cinquième victime

La perspective d’une prochaine visite aux Millevaches du célèbre plateau m’a fait emprunter ce roman policier, sous-titré « Meurtres en Limousin« . Voilà qui nous éloigne bien de la rentrée littéraire, de ses stars à paillettes et de ses buzz fabriqués de toutes pièces… Ici, on est dans le terroir, le vrai, celui qui sent la viande fraîche et la crotte de mouton, celui où l’on mange bien sur des nappes à carreaux rouges et blancs et où, si l’on en croit les parisiens, il ne se passe pas grand-chose.

Détrompez-vous! Vivre dans une des régions les plus méconnues de France ne vous protégera pas de la folie meurtrière de certains… Franck Dumontel, enfant du pays mais ex-flic parisien spécialisé dans les crimes tordus, revient sur ses terres natales pour les quelques années qui le séparent de la retraite. Amateur de bonne chère et de bons crus, souffrant d’une vie sentimentale compliquée – et quand je dis « compliquée », c’est un euphémisme… – le policier préfère l’action à la paperasserie et c’est la raison pour laquelle il n’a jamais voulu devenir commissaire.

A peine muté à Limoges, le voilà sur la piste d’un meurtrier sanguinaire qui exécute et mutile de paisibles retraités à la vie trop tranquille. Avec son jeune équipier Dany, amateur d’étoiles et gaffeur de première, il plonge dans le passé des victimes, seul lien possible entre les crimes.

Contrairement à certains romans à tonalité régionale, ce polar tient plutôt bien la route, et c’est le cas de le dire car il y a plusieurs courses poursuites qui font coller les pneus à l’asphalte… Même si l’intrigue ne sent pas vraiment le neuf, on suit l’enquête avec intérêt. A la manière d’Izzo, Franck Linol envoie ses personnages déjeuner dans des restaurants qui existent « en vrai » – et que les plus curieux retrouveront dans certains guides de voyage ou sites spécialisés… Dans ses descriptions de Limoges et des environs, on sent un véritable amour de la région et de ses paysages. L’auteur en profite aussi pour placer dans la bouche de ses personnages certaines de ses convictions politiques et philosophiques. Le procédé est un peu trop didactique à mon goût et il contribue à « dater » l’histoire…

Un léger bémol donc pour un livre honnête et une lecture sympathique en cette fin d’été.

La cinquième victime, Franck Linol, éditions Le geste noir

17 réflexions sur « La cinquième victime »

  1. Ah ah, tu vas quitter Douarnenez pour quelques jours !
    Pas trop branchée par ce livre…
    Sinon, j’ai vu la semaine dernière sur ton blog que tu allais faire partie du comité de lecture de la Médiathèque de DZ. J’espère que tu en tireras autant de satisfaction que moi !
    Bises et bonne semaine !

  2. J’ai lu les polars de Franck Linol, et je suis entièrement d’accord avec ton commentaire. Je voulais juste ajouter que le côté un peu lourdement didactique disparaît presque complètement dans les volumes suivants, ce qui est une bonne chose… Après, ce n’est pas Lehane (ni tout à fait Izzo), mais dans le lot des polars dits régionaux, ça se défend!

    1. @ Linol : oui, c’est solide et agréable à lire. Ma médiathèque n’a que cet exemplaire mais comme je vais dans la région en question prochainement, j’en trouverai peut-être d’autres… 😉 Merci d’être passée par ici!

  3. C’est un magnifique coin que tu vas visiter ! Mais ça me déprime de me rendre compte que les prochaines vacances (et encore pas pour tout le monde…), c’est la Toussaint ! Même sans travailler cette année, ça me fiche le cafard !

  4. les polars régionaux ne sont plus ce qu’il étaient. Enfin, j’en connais des bons : j’ai l’impression que leur qualité s’est améliorée ces dernières années.

    1. @ Yv : oui, en cherchant bien, on arrive à en trouver de sympas. Mais si l’on va par là, la littérature française dans son ensemble n’est plus ce qu’elle était non plus! 😉

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