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Les demoiselles de la plume blanche/ Birds of feather

Photo du 38848829-02- à 10Après une première rencontre réussie, j’étais impatiente de retrouver Maisie Dobbs. Désormais solidement installée, Maisie continue, avec l’aide de Billy Beale (« I ain’t got no northern accent. I’m an East End of London boy. Shoreditch born and braid, that’s me ») , de mener l’enquête pour ses clients.

Cette fois, elle est contactée par Joseph Waite, l’ex-boucher devenu le fortuné détenteur des épiceries Waite. Celui-ci souhaite que la détective retrouve sa fille, Charlotte, âgée de trente-deux ans et qui semble avoir fui le domicile de son père sur un coup de tête. Lire la suite Les demoiselles de la plume blanche/ Birds of feather

Miss Pettigrew lives for a day

IMG_20130331_171258Les éditions Persephone font de très beaux livres et c’est la seule raison qui m’a poussée à acheter ce roman de Winifred Watson. Bien m’en a pris car j’ai passé un très bon moment avec cette Miss Pettigrew.

La quarantaine, peu douée avec les enfants alors qu’elle est nourrice, Miss Pettigrew a besoin de trouver un travail, n’importe quel travail. A la suite d’une erreur, elle va sonner chez Miss Delysia Lafosse, une jeune chanteuse de night-club, frivole, entretenue et dotée de multiples amants. A la suite d’un concours de circonstances, Miss Pettigrew rend service la jeune femme et de fil en aiguille, passe toute la journée avec elle. Son bon-sens va faire des ravages tandis que la légèreté de Delysia corrompt peu à peu les préceptes rigides et très victoriens de la vieille nanny.

C’est un roman délicieux, que j’ai savouré de bout en bout. Au-delà de son charme suranné, le roman possède des personnages drôles et très attachants; le rythme est rapide et soutenu; le style impeccable. Ce roman a donné lieu à une adaptation cinématographique qui a bouclé la boucle : les ventes de Persephone ont décollé grâce au film… dont voici la bande-annonce.

Miss Pettigrew lives for a day, Winifred Watson, Persephone Books. 

Le langage secret des fleurs

En anglais, simplement : The language of flowers…

A l’époque victorienne, en Grande-Bretagne, les fleurs étaient une manière discrète de faire passer des messages. A chaque fleur était associé une émotion, un sentiment.

De nos jours, à San Francisco, pour la jeune Victoria, tout juste dix-huit ans, elles sont surtout un moyen d’exprimer sa rage et son chagrin. Car Victoria a été abandonnée dès la petite enfance et a passé sa vie à aller d’orphelinat en orphelinat.

Mais avec l’âge de la majorité, la voilà totalement livrée à elle-même. Sans argent, sans travail et sans toit. Sa passion pour les fleurs va être à l’origine de sa rencontre avec Renata, une fleuriste qui accepte de la prendre comme assistante. L’argent qu’elle gagne lui permet de louer à peine une chambre, plutôt un cabinet sans fenêtre. Mais sa vie va prendre un tournant décisif lorsque Victoria rencontre au marché aux fleurs un jeune vendeur qui la regarde avec insistance, comme s’il la connaissait…

Le lecteur suit alors parallèlement deux histoires. Celle de Victoria aujourd’hui, comment elle parvient à surmonter les obstacles, comment elle essaie de se construire une vie, bancale certes, mais préférable à tout ce qu’elle a connu avant. Tout? Non, justement. Et c’est là la deuxième histoire. Celle d’une rencontre que Victoria a faite à l’âge de dix ans, lorsqu’elle a été placée chez Elizabeth. Dans la grande maison perdue au milieu des vignes, la petite fille, véritable chat sauvage et écorché, avait enfin trouvé un vrai foyer et ce qui ressemblait à une vraie mère. Mais… Victoria en est persuadée, elle a tout gâché. Car c’est son destin : elle ruine toujours le peu que le destin lui offre.

The language of flowers est un livre comme j’aimerais en lire plus souvent. Une histoire originale qui n’a que l’apparence de la simplicité car elle recèle au fur et à mesure des pages d’autres histoires qui touchent à ces thèmes essentiels que sont l’amour, la maternité, l’amitié, la nature… Je me suis attachée à Victoria, Elisabeth et Grant, partageant leurs doutes, leurs blessures, leur espoirs. C’est donc un livre que j’ai envie de vous recommander. Vraiment.

The language of flowers, Vanessa Diffenbaugh. 

Traduit en français aux Presses de la cité. 

Evening Class/ Cours du soir

En furetant ici et là, à la recherche d’auteurs anglais que je ne connaissais pas encore, je suis tombée sur le nom de Maeve Binchy qui ne me disait strictement rien. Parce qu’il évoquait un groupe de personnes inscrites à un cours du soir d’italien, j’ai choisi cet « Evening class ».

Et j’ai adoré lire cette histoire. Ou plutôt me laisser porter par elle…

L’auteur a choisi de raconter ce « cours du soir » par l’intermédiaire de certains des protagonistes. Il y a d’abord Aidan Dunne, un professeur passionné par son métier et ses élèves. Il espère devenir principal du collège dublinois où il enseigne mais c’est son « rival », Tony O’Brien qui est choisi. Pour des raisons personnelles – Tony est secrètement amoureux de la fille de Dunne et ne veut pas se fâcher définitivement avec celui qui pourrait devenir son beau-père – il propose alors à Aidan de prendre en charge une structure chargée de dispenser des cours du soir.

Justement, Signora, une irlandaise qui a suivi en Sicile son amour de jeunesse, revient au pays et est disposée à donner des cours d’italien, qu’elle maîtrise à la perfection. Après plus de vingt ans d’absence, elle trouve son pays bien changé mais s’adapte facilement à cette nouvelle vie.

Viennent ensuite les différents « élèves » dont on découvre peu à peu l’histoire et le lent cheminement qui les a amenés là.

Evening class – qui est traduit en français – n’est pas un livre exigeant. Non, c’est juste une bonne histoire, pleine de personnages dont la vie n’est pas forcément rose, mais qui sont tous attachants. L’Irlande et Dublin sont, au moment où l’histoire se déroule (les années 90) en pleine mutation et c’est un aspect qui est habilement mis en relief par l’auteur.

C’est un livre chaleureux, confortable ai-je presque envie de dire, comme ces vieux pulls chauds dans lesquels on s’emmitoufle les soirs d’hiver pour savourer devant le feu un bon chocolat chaud. Un livre qui fait du bien parce qu’il présente le côté optimiste de la vie… Et par les temps qui courent, on a bien besoin d’une petite perfusion d’espérance de temps en temps…

Evening Class/ Cours du soir (chez Pocket), de Maeve Binchy.

Rachel’s holidays

C’est grâce à Juliettedocteur ès Marian Keyes – et à Aifelle – qui m’avait avoué qu’elle en avait gardé un très bon souvenir – que j’ai lu ces Vacances de Rachel… Merci à elles, donc. Entre autres. Oui, bon, d’accord, je ne vais pas recommencer ma séance de remerciements, courbettes et cirage de pompes pré-électorale.

Rachel est une jeune irlandaise de vingt-sept ans, qui vit et travaille à New-York. Jusqu’au jour où sa colocataire la retrouve inconsciente sur son lit et prévient les secours. Overdose de médicaments et de somnifères : pour tout le monde, il s’agit d’une tentative de suicide qui justifie un rapatriement immédiat en Irlande. Et un placement, durant plusieurs semaines dans une institution qui aide les « accros » (au tabac, à la nourriture, aux drogues…) à retrouver le droit chemin. Mais Rachel, elle, est persuadée que tout cela n’est qu’une vaste farce – elle n’est pas droguée, allons donc, elle prend juste un peu de coke, et du Valium, et des somnifères, et des anti-douleurs, et de l’ecsta… mais pour s’amuser hein, juste pour s’amuser, et aussi quand elle a un petit coup de barre… ça peut arriver à tout le monde, un petit coup de mou, non?

Le séjour aux Cloisters (non, ce n’est pas une marque de céréales…) va être l’occasion pour elle de se désintoxiquer mais surtout de faire le point sur sa vie qui, elle doit l’admettre, partait directement dans le mur, en dérapage non contrôlé…

Je ne suis pas, comme Maître Juliette-Out-Of-The-Time, une spécialiste de cette auteure. Je n’ai lu que deux ouvrages d’elle…. Je dois dire que j’ai retrouvé dans celui-ci les qualités que j’avais appréciées dans le précédent – The Other Side Of the Story : de l’humour (beaucoup d’humour!), des personnages en demi-teintes, qu’on découvre au fur et à mesure, dans toute leur humanité, c’est à dire avec leurs forces et leurs faiblesse, de belles et savoureuses tranches de vie et des sujets costauds (addiction, passif familial, narcissisme…). On est loin de la chick-litt que pourraient laisser supposer les couvertures un peu niaises…

Ce qui est très bien joué de la part de l’auteur, en plus, dans ce roman, c’est de faire de Rachel le narrateur… On suit sa vie à travers son regard et on découvre ainsi peu à peu l’importance du déni… C’est habile et très intéressant de constater qu’une fois de plus, en tant que lecteur, on accorde une confiance spontanée au narrateur. Confiance qui n’est pas toujours justifiée…

Rachel’s Holidays, Marian Keyes, Penguin

The Dark Horse

Ceci est un billet totalement déloyal pour les adeptes de Craig Johnson qui ne lisent pas l’anglais. Aussi, vous avez le droit de vous abstenir de le lire sinon vous risquez de griller d’impatience et de saisir sans plus attendre votre méthode Harrap’s pour vous remettre à l’anglais. Sachez que l’auteur de ce billet dégage toute responsabilité quant aux effets secondaires (évanouissements, crises de nerfs, hyperventilation, etc…) qu’il pourrait avoir sur les lectrices. Lire la suite The Dark Horse

The other side of the story

Trois filles.

Trois histoires qui, comme une tresse, se croisent et se décroisent.

D’abord, il y a Jojo, agent littéraire ambitieuse, qui a eu la mauvaise idée de tomber amoureuse de son patron – marié évidemment… Ensuite, il y a Lily, la jeune maman, dont le premier roman a rencontré un succès inattendu mais qui peine à en écrire un second. Enfin, il y a Gemma, l’organistrice d’évènements surbookée, appelée en urgence à la rescousse par sa mère car son père vient de quitter le domicile conjugal pour aller vivre avec sa secrétaire. Quand on apprend que Lily a piqué son amoureux à Gemma et que Jojo est celle qui a révélé Lily, on comprend que le destin de ces trois femmes est lié, d’un côté ou de l’autre de l’histoire…

C’était la première fois que je lisais un roman de Marian Keyes. Je crois que c’est chez Juliette que j’avais vu un billet à son sujet mais impossible de le retrouver – Juliette, désolée d’être aussi brutale, mais une grenouille ne retrouverait pas ses têtards dans tes billets… Je dois dire que j’ai beaucoup apprécié cette lecture. Ces portraits de femmes, tous différents sonnent juste. Jojo, avec son côté frondeur et sa capacité à l’auto-dérision, est sans doute celle qui m’a le plus plu. Lily, gentille mais indécise et Gemma, allumée et compliquée, sont bien campées mais je me suis senti moins d’affinités avec elles. J’ai beaucoup aimé l’évocation du fonctionnement d’une agence littéraire – chose qui n’existe quasiment pas en France. Ce n’est pas une histoire rose bonbon, loin de là car comme dans la vie, il y a de tout dans ce livre : des bonnes et des mauvaises surprises, de l’amour sous toutes ses formes (y compris quand ça commence à sentir le roussi… ), des amis et des ennemis, des rêves qui aboutissent et d’autres qui finissent en miettes, du génie et du cliché et des soirées (très très) arrosées qui ne laissent aucun souvenir… Et beaucoup d’humour!

Un petit extrait en guise de conclusion…

I should never have started this thing with him, Jojo thought. I could be in love with someone else right now, someone who wasn’t married. Well, shoulda woulda coulda… If only it was just about sex, she thought regretfully. If only it was about thrillingly dangerous bonks. Relationship gurus always said that an attraction based on friendship and mutual respect was far more likely to stay the course – and the bastards were right.

Le site de l’auteur

The other side of the story, Marian Keyes, Penguin. 7£99

Killer Blonde

Bon, rien qu’avec le titre, je perds déjà la moitié de mes fidèles (mais rares) lecteurs. Oh, râlez-vous, encore un livre en anglais! Ben oui, mea culpa et aussi un peu la culpa de Juliette qui m’a transmis le virus Jaine Austen… Allez, non, ne partez pas, je vous assure que vous ratez quelque chose. C’est l’occasion ou jamais de vous réconcilier avec l’anglais. Personne ne résiste au charme très particulier de Jaine. Je vous en ai déjà parlé ici.

Jaine est « freelance writer » (écrivain public quoi…) mais les circonstances aidant, elle se lance parfois aussi sur la piste des méchants en jouant les détectives privés.

Dans Killer Blonde, elle est embauchée par SueEllen Kingsley, ex-star de la télévision commerciale et épouse du célèbre chirurgien esthétique Hal Kingsley. Celle-ci s’est en effet mis en tête d’écrire un livre sur ses trucs d’hôtesse pour bien recevoir. Entre la Nadine de Rostchild version WASP et la blonde américaine « pure bitch » (100% sal***), SueEllen Kingsley représente ce que la société américaine produit de plus effarant : une femme 50% humaine, 50% siliconée, stupide, creuse, cupide, manipulatrice, méchante, superficielle et j’en passe. Obsédée par sa ligne et celle des autres, elle contraint sa belle-fille au jeûne et Jaine au régime involontaire. Adepte des bains qui durent des heures et lui permettent de montrer ses vrais-faux seins, elle oblige Jaine à rester assise aussi longtemps sur la cuvette des toilettes pour prendre des notes. Bref, vous l’aurez compris, SueEllen n’a pas que des amis et quand on la retrouve morte – dans son bain, comme Claude François – il ne fait aucun doute qu’un de ses nombreux ennemis jurés est passé à l’acte…

Rien qui concerne Jaine Austen me direz-vous… Eh bien si car Heidi, la belle-fille de SueEllen est accusée du meurtre. Elle avait le mobile, l’occasion et la veille du meurtre, elle a déclaré devant trente témoins souhaiter la mort de SueEllen… Mais Jaine, avec son cœur de marshmallow, est persuadée que la jeune fille est innocente et elle est bien décidée à le prouver à la police. Comment? En trouvant le vrai coupabl, pardi! Et la liste est longue : un mari qui voulait divorcer, une amie d’enfance jalouse, un amant humilié, une masseuse intéressée… Mais il en faut plus pour décourager Jaine Austen!

Encore une fois, on rit et on est pris par l’histoire. L’intrigue est mieux ficelée que dans le premier épisode. Quant à Jaine, elle est fidèle à elle-même : gourmande tendance boulimique, curieuse jusqu’à l’intrépidité, folle de son chat qui n’a d’yeux que pour la bouffe… Je vous recommande particulièrement la scène d’anthologie du dîner « blind date » avec Ted the Termite. Plus catastrophique, ça n’existe pas…

Allez, un petit extrait en guise de zakouski…

« So how about it? » she said. « Will you stay for dinner? »

Was she kidding? If I had to listen to one more word about Aunt Melanie and her damned pecan balls, I’d go bonkers. No way was I staying for dinner. I’d head straight home with a pitstop at McDonald’s.

« We’re having beef bourguignon », SueEllen said.

My salivary glands sprung into action.

« With cherry cobbler for dessert », she added.

« Sure ». I gulped. « Sounds great ».

Killer Blonde, A Jaine Austen Mystery, by Laura Levine.

My name is Austen, Jaine Austen…

Attention, lecteurs sérieux s’abstenir…

Jaine Austen est écrivain public à Los Angeles. Divorcée, vivant seule avec son chat, adepte des glaces Ben & Jerry’s, elle essaie, tant bien que mal, de gagner sa vie, entre un voisin curieux qui vit l’oreille vissée au mur pour écouter tout ce qui se passe chez elle et le groupe de personnes âgées avec qui elle travaille sur l’autobiographie une fois par semaine. Un matin, un homme vient lui demander d’écrire une lettre à sa place. Il aimerait un rendez-vous galant avec son professeur d’aérobic – une grande blonde ambitieuse, normal, on est à L.A…  – mais ne sait pas comment s’y prendre. Apparemment, la sportive Stacy mord à l’hameçon puisque qu’un rendez-vous est accordé… Mais voilà que le soir en question, l’homme est retrouvé près du cadavre de Stacy, l’arme encore à la main. Seule Jaine Austen ne croit pas sa culpabilité. Se sentant partiellement responsable – après tout c’est elle qui a écrit la lettre -, elle décide de jouer les détectives privés et de découvrir qui a vraiment tué la prof d’aérobic.

Plusieurs suspects sont dans le collimateur de Jaine : un fiancé puissant, un concierge russe, une ex-amie du club d’aérobic… mais comme tout bon policier, c’est dans les dernières pages que le meurtrier sera démasqué et la surprise viendra d’où Jaine ne l’attendait pas…

Beaucoup d’humour « girly » dans ce court roman qui se lit le sourire aux lèvres. Jaine a des soucis typiquement féminins : la cellulite de ses cuisses, ses jambes qu’elle ne rase pas régulièrement, sa tendance à sauter des repas pour ensuite se goinfrer de tout ce qui passe à sa portée, un chat qui ne pense qu’à manger… L’intrigue est bien menée et l’humour a toujours le dessus. Une vraie bonne récréation pour celles et ceux qui lisent en anglais car je crois que ces romans ne sont pas traduits. Jaine Austen est un personnage récurrent dans plusieurs romans qui peuvent être lus séparément… Plus d’information sur le site de l’auteur ici.

Le billet de Juliette.

Jaine Austen participe à une séance d’aérobic avancé pour les besoins de l’enquête :

Jasmine led the class with unbounded energy – part cheerleader, part Marine drill sergeant My fellow classmates, with their washboard abs and buns of steel, had no trouble keeping up with her. I, on the other hand, with my jello thighs and marshmallow tummy, felt like every breath might possibly be my last. The only parts of my body I managed to move with ease were my eyelids. Trust me. It was not a pretty picture. My thighs were rubbing together so badly, I was afraid they were going to set my leggings on fire.

Autrement dit, une héroïne à laquelle on peut s’identifier sans problème… 🙂

This pen for hire, Laura Levine, 4€ environ sur les sites qui vendent des livres en anglais…