Bon, rien qu’avec le titre, je perds déjà la moitié de mes fidèles (mais rares) lecteurs. Oh, râlez-vous, encore un livre en anglais! Ben oui, mea culpa et aussi un peu la culpa de Juliette qui m’a transmis le virus Jaine Austen… Allez, non, ne partez pas, je vous assure que vous ratez quelque chose. C’est l’occasion ou jamais de vous réconcilier avec l’anglais. Personne ne résiste au charme très particulier de Jaine. Je vous en ai déjà parlé ici.
Jaine est « freelance writer » (écrivain public quoi…) mais les circonstances aidant, elle se lance parfois aussi sur la piste des méchants en jouant les détectives privés.
Dans Killer Blonde, elle est embauchée par SueEllen Kingsley, ex-star de la télévision commerciale et épouse du célèbre chirurgien esthétique Hal Kingsley. Celle-ci s’est en effet mis en tête d’écrire un livre sur ses trucs d’hôtesse pour bien recevoir. Entre la Nadine de Rostchild version WASP et la blonde américaine « pure bitch » (100% sal***), SueEllen Kingsley représente ce que la société américaine produit de plus effarant : une femme 50% humaine, 50% siliconée, stupide, creuse, cupide, manipulatrice, méchante, superficielle et j’en passe. Obsédée par sa ligne et celle des autres, elle contraint sa belle-fille au jeûne et Jaine au régime involontaire. Adepte des bains qui durent des heures et lui permettent de montrer ses vrais-faux seins, elle oblige Jaine à rester assise aussi longtemps sur la cuvette des toilettes pour prendre des notes. Bref, vous l’aurez compris, SueEllen n’a pas que des amis et quand on la retrouve morte – dans son bain, comme Claude François – il ne fait aucun doute qu’un de ses nombreux ennemis jurés est passé à l’acte…
Rien qui concerne Jaine Austen me direz-vous… Eh bien si car Heidi, la belle-fille de SueEllen est accusée du meurtre. Elle avait le mobile, l’occasion et la veille du meurtre, elle a déclaré devant trente témoins souhaiter la mort de SueEllen… Mais Jaine, avec son cœur de marshmallow, est persuadée que la jeune fille est innocente et elle est bien décidée à le prouver à la police. Comment? En trouvant le vrai coupabl, pardi! Et la liste est longue : un mari qui voulait divorcer, une amie d’enfance jalouse, un amant humilié, une masseuse intéressée… Mais il en faut plus pour décourager Jaine Austen!
Encore une fois, on rit et on est pris par l’histoire. L’intrigue est mieux ficelée que dans le premier épisode. Quant à Jaine, elle est fidèle à elle-même : gourmande tendance boulimique, curieuse jusqu’à l’intrépidité, folle de son chat qui n’a d’yeux que pour la bouffe… Je vous recommande particulièrement la scène d’anthologie du dîner « blind date » avec Ted the Termite. Plus catastrophique, ça n’existe pas…
Allez, un petit extrait en guise de zakouski…
« So how about it? » she said. « Will you stay for dinner? »
Was she kidding? If I had to listen to one more word about Aunt Melanie and her damned pecan balls, I’d go bonkers. No way was I staying for dinner. I’d head straight home with a pitstop at McDonald’s.
« We’re having beef bourguignon », SueEllen said.
My salivary glands sprung into action.
« With cherry cobbler for dessert », she added.
« Sure ». I gulped. « Sounds great ».
Killer Blonde, A Jaine Austen Mystery, by Laura Levine.