La théorie de la relativité*

Je vous rassure tout de suite : c’est bien d’un livre qu’il s’agit et non de la célèbre théorie d’Einstein…

Le jeune Dylan a toujours connu une vie chaotique. Sa mère, qui l’a eu très jeune, n’a cessé de changer de partenaire, pour le meilleur et pour le pire, déménageant quand il devenait trop urgent de payer le loyer. Très tôt il a pris l’habitude de s’occuper des ses deux jeunes frères et de composer avec cette vie instable, les seuls moments de bonheur étant ceux qu’il a passés auprès de ses grands-parents, dans leur ferme, à la campagne.

Le jour de ses seize ans, Dylan se fait jeter hors de chez lui par sa mère qui pense avoir enfin trouvé l’homme, le bon, celui qui fera un mari idéal. Avec un sac un dos rempli de vêtements et de ses maigres possessions, et un sac de couchage, Dylan se voit obligé de survivre comme il peut. Il ne veut pas entendre parler de foyer alors il dort  dans la rue, dans les entrées des immeubles. Il vit en faisant la manche devant une tour remplie de bureaux et tente de survivre dans cette ville où la plupart des gens qu’il croise font mine de ne pas le voir…

Il fait aussi connaissance avec les autres sans-abris : Twitch, usé prématurément par la vie et les drogues, Amber qui l’a aidé quand il a débarqué dans le coin et qui survit en tapinant, la belle Jenna, une adolescente qui a fui le domicile familial où son père abusait d’elle pour tomber immédiatement sous la coupe de Brendan – que Dylan appelle le Vautour – qui lui fait faire la manche avant de l’amener à se prostituer.

Heureusement, il y a dans ce sombre tableau quelques visages amicaux qui sauront tendre la main à Dylan.

C’est un livre émouvant que ce roman destiné à la jeunesse. On devine que l’auteur s’est appuyée sur une observation précise des faits et peut-être des témoignages d’adolescents condamnés à la vie des rues. Dylan qui est un bon et intelligent garçon n’a pas mérité ce qui lui tombe dessus mais il n’en arrive pas pour autant à remonter la pente. L’absence d’affection, de confiance en lui-même font qu’il se laisse inexorablement happer par le gouffre de la misère, par la tentation de la drogue qui efface, au moins pour quelques heures, toute douleur et par la forme la plus extrême de la solitude : celle qui consiste à être seul et invisible au milieu de la foule…

Un très beau roman, riche, dense, captivant et qui se lit d’une traite. A mettre dans les mains des ados qui râlent parce qu’ils n’ont pas le dernier iPod ou que vous les obligez à ranger leur chambre… Chouchouasamôman, viens voir, j’ai un là un roman qui pourrait t’intéresser, mon lapin…

La théorie de la relativité, Barbara Haworth-Attard, Editions Thierry Magnier. 

* si vous voulez savoir pourquoi c’est le titre du livre eh bien, vous n’avez qu’à le lire! 😉

12 réflexions sur « La théorie de la relativité* »

  1. Tu m’as fait peur, j’ai cru que tu te lançais dans des lectures savantes. Oui pourquoi pas, encore que venant de voir « Louis Wimmer » au cinéma, j’ai besoin d’une pause côté rue.

  2. Les miens sont encore un peu jeunes ! Mais ils réclament déjà la énième toupie Beyblade et une DS… avant de comprendre qu’à part la DS, il y a aussi les Wii… On n’est pas sortis ! 😉

    1. @ Amélie : enjoy! Parce qu’après, à l’adolescence, je te garantis que ce n’est pas du gâteau… Mais bon, les tiens sont bien élevés, pas comme les miens! 😉

  3. Le film est bon, l’actrice est formidable, mais c’est dur et sombre ! Et puis, j’ai travaillé tout de même plus de 30 ans en service social, et je grince des dents à chaque fois devant ce genre de film, ou les invraisemblances et les lacunes ne manquent pas .. Ce qui m’agace, c’est que la promo est axée sur l’idée « voilà, c’est notre époque et çà peut vous arriver demain ». Là, je dis non. La dame y a mis du sien et elle est bien caractérielle tout de même, çà n’aide pas. Qu’on prenne un personnage à un moment donné de sa vie et qu’on nous montre comment il s’en sort, je n’y vois pas d’inconvénient, mais qu’on n’en fasse pas un symbole !

  4. Tu vois, je note tous tes conseils « Jeunesse » mais il faut que je retourne à la Médiathèque (c’est pas gagné) (j’en ai pas mal de notés à la lettre G comme Gwen) dont La petite Voleuse, mais je ne retrouve pas ceux de cet été, je ne sais plus dans quel carnet (OMG) Je vais remettre de l’ordre dans tout ça en ce début d’année ;). Celui-ci je le note direct dans l’agenda, il devrait survivre !!! 🙂

  5. J’hésite encore un peu malgré le titre qui me parait intriguant ! Mais cela m’a l’air d’être une lecture qui remet les priorités en avant et qui justement permet de relativiser 😉

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