Des petits et des petites mais pas de risettes à sa maman dans le livre de Frédérique Clémençon.
Avec une écriture implacable, l’auteur démonte maille après maille, phrase après phrase cette enfance qu’on croit parfois bénie et dorée pour mieux en montrer l’envers. Si Frédérique Clemençon a choisi de parler majoritairement des enfants, c’est parce qu’ils ne sont jamais sur un pied d’égalité avec les adultes, qui les dominent, les manipulent, les étouffent. Le point commun de toutes ces histoires, c’est qu’elles parlent de la violence subie, infligée parfois pour la « bonne cause » ou des « principes éducatifs ». Mais aussi de la violence intolérable exercée sur les corps ou les esprits. Frédérique Clemençon prend son temps pour bien nous faire entrer dans ses histoires – celles d’un père à qui sa famille dénie toute paternité, celle d’une mère qui vit à travers sa fille la réalisation de son rêve d’enfant, d’un jeune adolescent violé par ses pairs – et d’une seule et dernière phrase, elle laisse tomber le couperet. Et en tant que lecteur, on est soudain cueilli en plein vol et ramené brutalement sur terre. Voire lâché du haut du building… Ça fait mal…
Est-ce cela qu’on appelle grandir?
Un recueil intense. Un vrai style. Des histoires qui frappent fort. Une lecture qui ne laisse à aucun moment indifférent.
Lisez aussi l’avis de Constance (j’ai mis du temps à retrouver où j’avais entendu parler de ce recueil… l’âge sans doute!)
Les petits, Frédérique Clémençon, Editions de l’Olivier.
OK,OK… Toujours des nouvelles, bien intéressantes (et glaçantes?)Mais où vas-tu chercher tous ces livres? ^_^
@ Keisha : c’est la faute aux aut’blogueuses, M’dame! Elles font rien que d’me tenter… Et puis la médiathèque n’est pas en reste, elle est à cent mètres et je suis à peine arrivée qu’elle me met toutes ses nouveautés sous le nez! C’est pas d’ma faut’, M’dame! 😉
Je l’ai déjà noté, je le lirai un jour où j’aurai l’estomac bien accroché. J’aime que des écrivains pulvérisent l’image totalement idéalisée et aseptisée que l’on nous sert aujourd’hui sur l’enfance et la famille.
@ Aifelle : oui, il faut y aller à petites doses sinon, on voit tout en gris après…
C’est un complot !
je reviens de chez Dialogues et un des libraires me l’avait mis de côté!
Je suis faible, je suis repartie avec…
@ Clara : ah non! Je n’y suis pour rien… cette fois! 😉
Des nouvelles ? Il faut que je me remette aux nouvelles, ce n’est pas un genre que j’affectionne, mais il y a pourtant de ces perles !
@ Océane : oui, il faut bien tomber. Je ne sais pas si tu aimes le noir mais celles d’Emmanuelle Urien sont aussi très bien…
Tu m’intéresses fortement ! Enfin, plus exactement, tu m’incites à m’intéresser de plus près à ce recueil qui m’a l’air aux petits oignons et dont je n’ai entendu parler jusque-là qu’à travers « l’incident de titre » qui a fait jaser à sa parution.
@ ICB : 😉 Une écriture tranchante et douloureusement lucide…
A quand un livre sur l’adolescence, cet âge « béni et doré » où le petit se transforme en ectoplasme avachi,ronchonchon et dévoreur de Nut’ ? Si personne ne répond à mon appel, je vais devoir me lancer dans l’écriture de ce pamphlet saignant 😉
@ Armande : ah bon, ils sont comme ça chez toi, les ados? Chez moi ils sont caustiques, drôles, irascibles, dévoreurs (un point commun!), naïfs, attendrissants, bordéliques, impatients, toujours en retard… C’est une bonne idée, ça, un livre. Portraits d’ados… Oh, je sens que ta plume te démange déjà… Bon, pas forcément un livre, alors, mais pourquoi pas un bon texte bien acide pour l’atelier d’écriture? 😀
je suis pour des portraits d’ados à l’atelier d’écriture ! je pourrais être bien plus méchante que vous avec les condisciples de ma génération (parce que moi, bien sûr, je suis parfaite, n’est-ce-pas ? tiens, tu as oublié l’arrogance derrière laquelle les ados se cachent dans l
derrière laquelle les ados se cachent … ;)). je risque d’être plus acide avec moi-même qu’avec les autres au final ^^
@ Constance : d’accord, j’y pense…
et pour répondre à ta question : oui, ce recueil fait grandir. c’est l’impression que j’ai eu du moins, avec bien sûr une claque en pleine face grâce à son style puissant et la force du recueil tout entier.
et je suis contente que tu l’ais lu 😉
@ Constance : c’est parce que tu en avais très bien parlé! Tu m’avais totalement convaincue de la nécessaire lecture de ce recueil! 😀
Voilà un livre qui peut tout à fait m’intéresser. A l’occasion…
@ Sylire : l’auteure a un style qui mérite d’être découvert…
excellent billet, une lecture assez sombre…
@ Lucie : merci. Il n’y a pas beaucoup d’espoir, en effet, une fois que le recueil est refermé…
J’ai effectivement lu l’avis de Constance, et le tien m’allèche tout autant… Et pourtant je ne suis pas fan de nouvelles non plus. Je vais me mettre à faire des suggestions à la bibliothécaire ! (pour éviter de craquer en librairie… hum)
@ Anne : et l’avantage, avec la bibli, c’est que d’autres peuvent en profiter! 🙂